Devenir maman est un bouleversement.
Un chamboulement si grand qu’il redessine nos journées, nos pensées, notre regard sur nous-mêmes.
Dans mon histoire, ce chemin a pris une couleur particulière.
Me perdre sans le savoir
« On ne naît pas mère, on le devient. » ~ Simone de Beauvoir
Maman de trois garçons porteurs de handicaps invisibles comme l’hyperactivité ou l’autisme, je me suis très vite sentie perdue face à eux. Leurs différences m’échappaient, leur singularité me déconcertait et il semblait que personne ne pouvait vraiment prendre le relais.
Au début, j’ai cru qu’il suffisait d’aimer et d’être partout, pour tout, tout le temps. J’ai tout fait. Tout pris en charge. Sans m’arrêter, sans même me demander ce que cela me coûtait. Pas par choix, mais par nécessité.
J’avais le sentiment que tout reposait sur moi. Comme si le message silencieux était : « tu les as voulus, à toi d’assumer ».
Mais ce n’était jamais suffisant. Les enseignants se plaignaient, la famille commentait, les amis disparaissaient ; je survivais dans un mélange de fatigue et de devoir, à la fois admirée et prise en pitié.
Mes garçons, bien sûr n’allaient pas bien. Plus ils avançaient en âge, plus la vie semblait compliquée, difficile, astreignante. Ni eux, ni moi n’en voyions le bout.
Alors j’ai fait comme d’habitude : j’ai cherché à les aider.
Oser me regarder en face
« Ce que l’on ne met pas en lumière se répète, souvent à notre insu. » ~ Carl Gustav Jung
Comme beaucoup de mamans, je pensais avoir des enfants “difficiles” et je me plaignais parfois de leurs angoisses, agressivité, troubles du sommeil ou des apprentissages.
Jusqu’au jour où une maman m’a fait cette remarque :
“Mais tu as vu comme tu es stressée ? Comment veux tu que tes garçons soient calmes ?”
Ça ma paru tellement évident !
J’ai brusquement compris à quel point j’avais “influencé” mes garçons par mon comportement quotidien. Derrière mes encouragements à “cultiver leur différence”, mon insistance à les “soigner” et ma présence excessive auprès d’eux, ils ont perçu mon incompréhension, entendu mes angoisses, vu mon épuisement.
Et de la même façon que j’ignorais être en train de me perdre, ils ont intégré mon manque de confiance et mon instabilité émotionnelle sans le savoir.
J’ai compris ainsi que je leur avais donné beaucoup plus que la Vie : je leur avais transmis mon histoire, mes joies et mes peines, mes certitudes et mes inquiétudes.
Me retrouver enfin !
« Les enfants n’ont jamais été très bons pour écouter leurs aînés, mais ils n’ont jamais manqué de les imiter. » ~ James Baldwin
À partir de cette prise de conscience, avec l’aide du développement personnel et de la spiritualité, je me suis peu à peu retrouvée.
Le chemin a été long et souvent douloureux, mais j’ai pu comprendre mon histoire personnelle, accepter mon imperfection et faire confiance à la vie pour être enfin une maman vraie, authentique et vulnérable.
Ce faisant, j’ai “autorisé” mes enfants à en faire autant et si leurs débuts dans la vie adulte est chaotique, il n’en reste pas moins qu’ils sont désormais eux.
C’est-à-dire de jeunes hommes vrais, authentiques et vulnérables.
Aider d’autres femmes à devenir maman
« Une maman transmet beaucoup plus que la Vie, mais ne peut donner que ce qu’elle possède. » ~ Mam’Philae
Cette vérité, devenue ma phrase fétiche, a eu une telle importance dans ma vie, que j’ai voulu la partager pour que d’autres femmes puissent devenir des mamans modèles conscientes.
Ce livre blanc “Maman modèle malgré moi” est né de là. Ce n’est donc pas un manuel, mais un tissage de récits, de réflexions et de prises de conscience.
Je l’ai écrit pour offrir un miroir doux à celles qui doutent, à celles qui se sentent invisibles, à celles qui n’osent pas dire leur fatigue ou leur solitude.
Pour tendre la main à celles qui cherchent à mieux se comprendre pour mieux transmettre, celles qui veulent éduquer sans reproduire, avec bienveillance et patience.
Ce que j’aimerais que tu trouves dans mon livre
J’aimerais que ce livre blanc soit une respiration.
Une invitation à poser un regard plus doux sur toi-même, à comprendre que tu n’as pas besoin d’être parfaite pour être un repère.
J’aimerais qu’il soit pour toi, l’occasion d’ouvrir un espace de réflexion, d’humanité et de transmission consciente.
Devenir maman, c’est aussi cheminer. Et ce chemin est plus praticable lorsqu’on ne le parcourt pas seule.
« Maman modèle malgré moi »
par Fabienne BERNARD
Une invitation à explorer ce que nous transmettons en tant que mères, souvent malgré nous, et à comprendre comment être “tout simplement toi” peut embellir le quotidien de toute la maisonnée.
FAQ ~ Se perdre et se retrouver en devenant maman
Est-ce normal de se sentir perdue en devenant maman ?
Oui. La maternité bouscule l’identité de toute femme. Entre les attentes de l’entourage, l’image de la « bonne mère » et la réalité quotidienne, il est facile de se sentir dépassée. Se sentir perdue n’est pas un échec : c’est souvent le début d’un chemin vers plus de vérité et d’authenticité.
Comment retrouver un équilibre quand on s’est oubliée ?
En commençant par soi. Cela peut passer par de petits gestes : s’accorder du temps, poser ses limites, accepter ses émotions. Revenir à soi ne veut pas dire abandonner ses enfants, mais leur montrer qu’on peut prendre soin de soi et d’eux. C’est un exemple précieux à leur offrir.
Peut-on vraiment être un « modèle » si l’on doute ou qu’on fait des erreurs ?
Oui. Nos enfants apprennent autant de nos forces que de nos fragilités. Être un modèle, ce n’est pas être parfaite : c’est montrer qu’on avance, qu’on se relève, qu’on cherche. Ce sont nos élans sincères, nos maladresses reconnues et nos pardons qui laissent les traces les plus vraies.
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