« Les enfants entendent avec le cœur ce que les adultes taisent avec les mots. » ~ Jean-Claude Kaufmann
Lucie soupire en racontant à sa mère combien Paul, son fils de deux ans, est “collant” cette semaine. Il ne veut plus la quitter, la suit partout, s’invite sur ses genoux dès qu’elle s’assoit.
Sa mère sourit : “C’est normal, il est jaloux de son petit frère.”
Lucie reste interdite : elle n’a encore rien dit de sa grossesse à Paul…
Les enfants ont une étonnante capacité à ressentir ce qui se joue en nous.
Ils ne comprennent pas toujours, mais ils sentent. Ils sentent nos tensions, nos hésitations, nos colères rentrées, notre tristesse masquée. Ils sentent aussi nos joies sincères, nos moments d’apaisement, nos respirations profondes.
C’est ce qu’on appelle “l’effet miroir parent enfant” et c’est tout l’enjeu de la santé mentale des mamans, cet équilibre invisible qui façonne le climat émotionnel de la famille, jour après jour.
1. La santé mentale maternelle, un pilier oublié
« Prendre soin de soi, ce n’est pas du luxe, c’est une responsabilité. Car on ne peut donner que ce qu’on a. » ~ Christophe André
On parle souvent du bien-être des enfants, mais rarement de celui des mères.
Pourtant, la santé mentale d’une maman est le socle sur lequel repose une grande partie de la sécurité affective de l’enfant. Elle ne se résume pas à “ne pas aller mal” : elle touche à la paix intérieure, à la capacité de se relier, de s’écouter, de s’accorder du repos.
Au quotidien, beaucoup de mamans “tiennent le coup” et traversent les journées comme on traverse une mer agitée, sans oser dire qu’elles fatiguent.
Par peur d’inquiéter.
Par honte de ne pas être “assez forte”.
Ou parce qu’elles ne savent pas à qui parler.
Pourtant, ce qu’un enfant perçoit avant tout, c’est le climat émotionnel qui règne à la maison : le ton, le rythme, la qualité de présence.
C’est ce qui fonde l’effet miroir parent enfant : nos émotions, nos attitudes, nos silences deviennent pour lui un modèle inconscient d’ajustement et de relation.
2. Ce que les enfants perçoivent sans qu’on le dise
« Les enfants sont des éponges émotionnelles : ils absorbent ce que nous ressentons bien plus que ce que nous disons. » ~ Isabelle Filliozat
Les enfants n’ont pas besoin de mots pour capter l’essentiel. Ils ressentent !
Ils perçoivent les émotions contenues (une larme retenue, une voix qui tremble), les incohérences (un “je vais bien” prononcé sur un ton sec ou précipité), les absences intérieures (quand notre corps est là alors que notre esprit est ailleurs) et aussi, les moments de vraie présence (une main posée doucement, un éclat de rire partagé, un regard apaisé).
En fait, ce que nos enfants perçoivent sans qu’on le dise, c’est notre humanité.
Ils voient nos forces, nos failles, nos reprises.
Ils grandissent à travers ce lien vivant, imparfait, mais sincère.
Alors oui ! Ta santé mentale mérite que tu en prennes soin, que tu la protèges, que tu la chérisses parce qu’elle est le cœur battant de toute la famille.
3. Quand la santé mentale vacille : accueillir plutôt que dissimuler
« Il n’y a pas de honte à tomber, il n’y a que du courage à se relever. » ~ Boris Cyrulnik
Il est tentant de vouloir tout cacher, de “protéger” nos enfants de nos émotions.
Mais l’enfant ressent de toute façon. Et quand il ne comprend pas ce qu’il ressent, il s’inquiète.
Montrer sa vulnérabilité ne signifie ni tout lui dire, ni se montrer faible.
Cela peut être aussi simple que : “Maman est fatiguée aujourd’hui, mais elle va se reposer un peu et ça ira mieux.”
Ces mots rassurent, car ils posent un cadre. L’enfant sent que la difficulté est nommée et qu’elle est prise en charge. C’est une formidable leçon d’équilibre émotionnel : on peut être triste, en colère, fatiguée, et rester dans la bienveillance.
S’autoriser à demander de l’aide, à parler, à ralentir, c’est déjà prendre soin de toi pour mieux prendre soin de ton enfant.
4. Quelques ressources pour aller plus loin
« Chercher de l’aide, ce n’est pas un aveu de faiblesse. C’est un signe de maturité et d’amour, pour soi et pour ses enfants. » ~ Christophe André
Parfois, comprendre ce qui se joue entre notre monde intérieur et celui de nos enfants ne suffit pas.
Il faut pouvoir s’appuyer sur l’expérience des autres pour traverser, déposer et équilibrer de nouveau.
Voici quelques pistes pour y réfléchir à ton rythme :
📚 Lectures
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- « Il n’y a pas de parent parfait » ~ Isabelle Filliozat : pour mieux comprendre nos émotions et celles de nos enfants.
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- « Les pouvoirs de la gratitude » ~ Christophe André : pour cultiver une forme de paix intérieure au quotidien.
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- « Sauve-toi, la vie t’appelle » ~ Boris Cyrulnik : un témoignage vibrant sur la résilience et la reconstruction.
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- « Apaiser nos tempêtes intérieures » ~ Thich Nhat Hanh : un petit bijou de pleine conscience et de douceur.
🌿 Podcasts et ressources audio
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- 🎧 Les couilles sur la table – épisode “Mères” : une réflexion sensible sur les rôles et la charge mentale.
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- 🎧 Les couloirs du temps (France Inter) — épisodes sur la transmission familiale.
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- 🎧 Change ma vie de Clotilde Dusoulier : pour mettre des mots simples sur nos émotions de parents.
5. En quoi Mam’Philae peut t’accompagner
Toujours prête à offrir mon soutien aux parents en quête de mieux-être, je te propose des espaces pour te recentrer, t’écouter et te relier à l’essentiel :
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- Le coaching individuel spécial maman dépassée pour t’aider à retrouver ta juste place de modèle vivant
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- La causerie maternelle « Santé mentale des mamans : prendre soin de soi pour ne plus crier sur ses enfants », pour échanger entre mamans et te sentir moins seule.
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- L’infolettre “À l’oreille des mères”, pour découvrir comment mieux vivre ta maternité.
Et pour nourrir ta réflexion, le livre blanc “Maman à bout : entre cris et impuissance” offre une plongée au cœur de la transmission familiale, entre exemplarité et lâcher-prise.
« Maman à bout : entre cris et impuissance »
par Fabienne BERNARD
Comment retrouver calme et confiance pour sortir de l’épuisement maternel et ne plus se sentir coupable.
FAQ – Santé mentale des mamans
et effet miroir parent enfant
Est-ce que mon enfant “ressent tout” ce que je vis ?
Non, il ne lit pas dans tes pensées. Mais il ressent les émotions dominantes qui traversent le quotidien : la fatigue, la tension, la joie, la sérénité.
Les jeunes enfants, en particulier, perçoivent l’ambiance émotionnelle avant de comprendre les mots. Ce n’est pas une fatalité : c’est au contraire une invitation à cultiver des moments de vraie présence, même courts.
Qu’est-ce que “l’effet miroir parent enfant” ?
L’effet miroir parent enfant désigne la manière dont l’enfant réagit en reflet de l’état intérieur du parent.
Quand une maman est tendue, l’enfant peut devenir plus agité ; quand elle s’apaise, il retrouve souvent sa sécurité.
Ce n’est ni magique ni culpabilisant : c’est le jeu naturel de l’attachement et de la résonance émotionnelle.
Comment préserver ma santé mentale quand tout va trop vite ?
Commence par ralentir un seul geste : respirer, t’asseoir, boire un verre d’eau sans rien faire d’autre.
Puis, petit à petit, identifie tes besoins (repos, silence, soutien, partage) et autorise toi à les exprimer.
Il ne s’agit pas de tout changer, mais de te choisir un peu plus chaque jour, sans honte ni justification.
Mam’Philae est là, bien en amont d’un éventuel soutien médical ; penses y !
Faut-il cacher mes émotions à mon enfant pour le protéger ?
Non. Les cacher crée souvent plus d’inquiétude que de sécurité.
Ce qui compte, c’est de les nommer avec simplicité et de montrer qu’on sait y faire face. Dire “Maman est un peu fatiguée, mais elle va se reposer” rassure l’enfant, qui apprend à faire de même avec ses propres émotions.
Quand demander de l’aide ?
Dès que tu sens que la charge devient trop lourde, que tu n’arrives plus à te reposer, à te réjouir, ou à trouver du recul.
Parler à un proche, à un professionnel, ou rejoindre un espace d’écoute peut tout changer.
Chercher de l’aide n’est pas une faiblesse : c’est une forme de courage et d’amour envers toi-même.

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